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dimanche 30 mai 2010

Obesco 2 : la nature a ses droits (Actu 24.be)


OK pour l'ouverture d'une nouvelle carrière, mais pas à n'importe quel prix ! Le parc naturel des plaines de l'Escaut veut peser sur le projet Obesco 2.

Des grands ducs. Des chauves-souris. Des libellules. Du laurier daphné. Des fougères peu fréquentes.

Les anciennes carrières du Tournaisis et notamment leurs parois rocheuses abritent aujourd'hui des espèces rares.

Pour les défenseurs de la nature, le projet Obesco2 est donc à la fois une menace et une opportunité. Une menace si les anciennes carrières sont purement et simplement remblayées par les terres de découverture de la nouvelle carrière, comme on en avait initialement l'intention à Holcim. Une opportunité si on parvient à avoir un débat constructif avec Holcim, qui se dit sensible à la problématique. Et qui, contrairement aux promoteurs du parc de loisirs sur Maubray, a adopté une démarche de dialogue.

« Nous sommes partenaires d'un toute grosse ONG mondiale active dans la protection de l'environnement, a dit Vincent Michel, directeur du développement de Holcim en Wallonie, lors d'une récente rencontre sur le terrain avec des représentants du Parc naturel des

Plaines de l'Escaut, lequel aura son mot à dire lors de l'enquête publique relative à la modification du plan de secteur. Nous sommes prêts à financer un comité de gestion des espaces naturels, dès qu'on aura les permis. Nous sommes également prêts à valoriser écologiquement les carrières Requiem et Californie, actuellement fermées au public pour raisons de sécurité, à participer à leur reconnaissance en tant que réserves naturelles domaniales, à y organiser des visites guidées... »

Élever la butte des 5 Rocs ?

D'anciennes petites carrières des Cinq Rocs qui avaient servi de décharges pour les communes de Tournai et d'Antoing ont été remblayées par les terres du chantier TGV. Il en reste trois. L'une d'entre elles serait partiellement remblayée, sachant que 50 % des terres de découverture d'Obesco2 10 millions de mètres cubes au total ! iraient à la carrière du Milieu, qu'Holcim exploite actuellement à Gaurain-Ramecroix. Une autre partie des terres servira à ériger « un merlon champêtre » pour protéger le village de Calonne. Ce merlon ferait « entre sept et quinze mètres de haut ». « Il ne faut pas que le merlon soit trop massif et qu'il fasse écran avec le soleil ».

Lors de la rencontre sur le terrain, un participant a fait une proposition inédite d'utiliser une autre partie des terres pour surélever la butte actuelle des Cinq Rocs. « Celle-ci fait 46 mètres. Si on lui rajoute 20 mètres, on pourrait avoir un point de vue unique sur la région. On pourrait aussi installer des tables d'orientation, comme sur les anciens terrils français. » Autre proposition : un accès aux 5 Rocs par l'ouest réduirait l'emprise de la rampe de remblai. Vendre les terres à la briqueterie de Barry ? « Elle n'est pas preneuse car elle absorbe déjà chaque année 20 000 tonnes de terres de découverture de la future carrière CCB, répond-on à Holcim. Par contre, on pourra peut-être proposer nos terres aux promoteurs du canal Seine-Nord, qui pourraient en avoir besoin pour les remblais. » « Nous ne sommes pas des criminels : nous voulons seulement pérenniser notre activité et trouver un compromis acceptable pour l'environnement » affirme Vincent Michel.

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